Isolation paille sur dalle béton

Bonjour,

On planche sur un projet de rénovation de grange qui est située en montagne.

Au rez de chaussée, de plein pied :
- garage,
- cave,
- buanderie,
- local de chauffage,
- sas d'entrée avec escalier vers le 1er niveau.

Un dalle béton nécessaire pour lier les murs un peu fissurés et assurer un chainage. Elle comprendra aussi des tirants (efforts à reprendre car nous allons couper les entraits des fermes, et les jambes de force seront fixées sur la dalle)

Les pièces à vivre (et chauffées) sont au premier niveau, sur cette dalle. Vu les murs anciens en pierres de 50 à 75 cm d'épaisseur, nous avons opté pour une isolation intérieure pour ce niveau, qui sera raccordée sur l'isolation extérieure du toit (ouate de cellulose)

Pour ne pas avoir à gérer de problèmes de ponts thermiques, on veut réaliser une isolation sur la dalle du premier niveau. Et pour rester dans l'esprit écologique ( même si on part d'une dalle béton), on souhaite utiliser de la paille compressée qui a un très bon Lambda de 0,048 et qui reste pas chère.

On pense retailler des bottes de pailles pour obtenir des "pavés" d'environ 20 cm de haut.
Ces pavés sont posés sur la dalle entre des planches ou des madriers de 25 cm de haut qui structurent la pose, et qui servent de niveau pour tirer une chape de 5-6 cm (sans doute béton chaux-chanvre).
Puis pose d'un plancher massif ou de carrelage.

Ca fait une bonne épaisseur, mais nous disposons d'une bonne hauteur pour nous le permettre.
- Y a t'il des retour d'expérience sur la pose de paille dans une dalle ?
- Je me pose des questions par rapport à l'humidité qui pourrait faire pourrir la paille
- Est-ce que la dalle béton "respire" ?

Merci de vos avis

Fred

le béton ne respire pas de trop
il faut protéger la paille du point de rosée; il faut mettre un isolant imputrescible entre la paille et le béton ou la pierre (raccord au niveau des murs) : liège, fibre de bois, ...

je ne sais pas ce que tu appels paille compressée, mais si tu parles de ballot de paille, le lambda de 0,048 me paraît surévalué... les chiffres que je connais (de mémoire) sont plutôt de 0,056 pour un ballot posé sur champs et de 0,8 pour un ballot posé à plat (R=6 dans les 2 cas)

pour ma part, j'éviterais la paille à ce poste; j'utiliserais un simple isolant en vrac (chanvre, liège, fibre de bois(?), perlite, ...) surlequel je coulerais directement ma chape.

indépendamment de la paille, il est important, d'un point de vue géobiologie, de relier les armatures métallique à une deuxième terre, indépendante de celle du circuit électrique

J'ai revu la conception en enlevant la chape 5-6 cm en béton chaux-chanvre qui ne sert pas à grand chose.

OK pour reconnaître que le lambda de 0,048 est très optimiste, je vais prendre 0,056, soit pour mon pavé de 20 cm (ballot retaillé) R=3,5 ?

Reste le problème de condensation sur la paroi froide et assez étanche de la dalle béton. Peut être qu'un bon pare vapeur entre le parquet et la paille ferait l'affaire ? J'avais effectivement prévu du liège pour la jonction avec les murs.

théoriquement, un bon freine vapeur doit-être suffisant...
mais, pour ma part, je préfère tout de même rester prudent et placer un isolant imprutrescible entre la dalle de béton et la paille

Peut être qu'en prenant le problème à l'envers, ce serait plus simple ?

Je m'explique, même si on peut penser que le délire n'est pas loin ...

Le problème est la possibilité de condensation sur la paroi froide et assez étanche de la dalle béton, Donc pourquoi ne pas casser cette barrière ?

Après la prise complète de la dalle béton, il serait possible de repérer le ferraillage et de percer la chape en béton (diamètre 25 mm ?) sur de nombreux points (5 par m2 ?)

De cette façon, la dalle pourrait respirer et la vapeur d'eau pourrait "s'engouffrer" vers l'extérieur. Pour ce qui concerne la solidité de la dalle, j'ai une petite expérience en génie civil qui me porte à croire qu'il n'y a aucune crainte à avoir.

la dalle de béton resterait froide; le problème serait supprimer uniquement aux endroit ou il u-y a des trous....
il faudrait alors combiner avec un enduit de terre sur la dalle, qui répartirait mieux l'humidité...
mais, je serais toujours plus sûr avec une couche d'isolant imputrescible entre la paille et la terre

Je reprends totalement la conception d'origine, car on n'arrive pas à quelque chose de satisfaisant.
1- Je réalise un chaînage intérieur périphérique avec une ceinture en saillie . Au droit de chaque entrait qui sera coupé, je prévois une poutre en béton armé (armatures liées par épingles à celle du chaînage et de la saillie).
Ces poutres d'une portée de 7,30 m auront un appui intermédiaire (poteau), voire aussi des poteaux coulés contre les murs (poids très important de la charpente-isolation-couverture qui se transmet par les jambes de force).
2- Les solives de 35 cm de haut ont une portée de 3,50 m environ et reposent sur deux appuis (saillie-poutre BA ou poutre BA-poutre BA). La pose par dessus, ça me semble plus simple sachant qu'il me reste assez de hauteur pour le niveau inférieur.
Je volige les solives par en-dessous pour poser les bottes de paille et monte mon parquet dessus.
Coté murs, je fais descendre mon isolant jusqu'à la saillie béton, donc aucun pont thermique.

A priori, la perméabilité à la vapeur est voisine entre les côtés chaud (parquets imprégné à l'huile+durcisseur) et froid (volige). Il faudrait donc un pare vapeur sous le parquet.

Une crainte : le séchage des solives qui pourrait diminuer la hauteur et faire baisser le niveau du parquet ...

OK, je comprends mieux. tout ce que je disais plus haut n'a de sens que au niveau des poutres en béton

dans ce cas, aucun soucis, même pas besoin de freine vapeur, enrobe simplement les bottes de barbotine.

mais si je comprends bien, avec tes solives de 35, les bottes ne dépasseront pas. il n'y a donc pas de risque de tassement

Ce n'est pas le tassement de la paille que je crains, mais le retrait dû au séchage du bois.
Avec 35 cm, il faut que j'évalue l'importance de ce retrait en fonction du taux d'humidité du bois au moment de sa mise en oeuvre ...

si le bois ne vient pas d'être couper, qu'il a sécher naturellment à l'extérieur, le taux d'humidité va passer de 20% à 12%... le retrait ne va pas être si grand...
tu peux, pour plus de précaution, contre latter, en profiter pour remplir cette épaisseur avec une chape de terre, et fixer ton plancher sur ce contrelattage.
si le bois sèche après pose, avec les ballots de paille déjà placer, il n'aura pas beaucoup de possibilité de se déformer, de plus la paille, la terre et le bois sécheront ensemble et auront ainsi une cohésion maximale