Fondations sur sol boulbène (limono-argileux)

Bonjour,

J'aurai besoin de conseils pour des fondations pour une maison et un garage à priori légers (en paille porteuse, voir mon projet dans la rubrique "présentation") sur un sol qui semble être limono-argileux. Voici les renseignements que je peux vous donner pour l'instant :

- une étude de sol a été faite par mon voisin en 2009 mais il s'agit d'une étude de fertilité de la parcelle pour une plantation de vignes nouvelles donc ça n'apprend pas grand chose, d'autant plus que logiquement elle doit concerner la couche végétale du sol et non la couche minérale qui nous intéresse pour la construction, même si l'on peut supposer qu'il y ait des similitudes. Dans cette étude on apprend juste qu'il y a 11,5% d'argile.

- D'après mon voisin qui cultive donc sa vigne à quelques dizaines de mètres de ma parcelle il s'agit d'un sol boulbène donc limono-argileux. Il m'a aussi parlé des fondations de sa ferme ancienne qui est un peu plus loin sur son terrain et qui selon lui ont été faites avec un empilement de pierre comme cela se faisait avant, avec ou sans liant, je ne sais pas trop.

- Cette terre ne contient ni cailloux ni sable ou alors en quantités infimes et le sol est imperméable d'apres mon voisin. Car il se tasse bien (le sol, pas mon voisin... ) Lorsque j'ai voulu prélever de la terre j'ai dû beaucoup m'activer pour y faire un simple petit trou en profondeur.

- Je joins une photo du test du bocal que j'ai fait et où l'on distingue mal les limites entre les différentes couches limon/argile. J'ai pris la terre à au moins 30 cm de profondeur.

-un indice (ou pas): la nature et la végétation locales peuvent nous en apprendre plus sur le type de sol et d'après ce que j'ai lu les chênes ne poussent pas sur les sols instables alors qu'il y en a un gros sur le terrain... Mais il y a aussi un noisetier qui lui pousse sur sol instable... mouais... soit la nature n'est pas fiable soit les hommes disent beaucoup de bêtises...

Je n'ai pas fait d'étude de sol car je n'ai pas le budget pour cela. Je souhaite construire une maison plutot légère avec le plus de récupe possible et de manière la plus écologique et le moins cher possible.

J'avais l'idée de faire des fondations alternatives légères pour le garage de 40 m² par exemple en pneus (écologique ou pas pour certains mais c'est un autre débat...) ou sac de terre ou graviers entourés de film géotextile puis de faire des fondations plus "solides" pour la maison.

Quel est votre avis et vos idées ? D'après vous quel est le meilleur rapport efficacité/prix sur ce type de sol ? Pilotis et dalle bois ? fondations profondes ou pas ? Quelles précautions prendre sur ce type de sol ?

Joyeuses fetes de fin d'année à tous !

ça a effectivement l'air de contenir beaucoup d'argile, cependant le test du bocal n'est pas d'une grande utilité pour les fondations, car il ne permet pas de savoir si c'est un argile gonflant ou pas.

Il faudrait savoir également quel est le comportement hydrique de la parcelle, sur une saison complète : est-ce que ça devient humide et que ça sèche, ou est-ce que ça reste sec ou humide tout le temps ?
Si c'est humide tout le temps : seuls des pilotis conviennent
si c'est sec tout le temps : blocages simple en gros cailloux suffiront
si ça alterne : il faut faire de plus amples recherches

Merci Ugo pour ta réponse.
Il n'y a que peu d'argile pourtant (11,5%) d'apres l’étude de sol du voisin et d’après les quelques tests que j'ai réalisés et qui sont décrits par CRAterre dans "Construire en terre". Le limon domine largement.
Donc le risque de "gonflement" est-il aussi présent avec une terre plus limoneuse qu'argileuse ? Et existe-t-il un moyen de déterminer si l'argile est gonflante ou pas sans faire d'étude de sol classique ?

Quant au comportement hydrique je ne saurais trop dire car je ne vis pas sur le terrain. Par contre j'ai creusé un trou récemment pour prendre un peu de terre plus en profondeur et j'ai remarqué des taches couleur rouille (voir photos)

ce qui d’après un article sur wikipédia sur les terrains hydromorphes peuvent signifier l'état d'un sol qui "n'est pas saturé en eau actuellement mais est susceptible de contenir de l'eau. On se trouve en période sèche. Présence d'une nappe qui remonte périodiquement."  

Le mieux ce serait peut être comme tu le dis Ugo de ne pas construire avant de voir comment se comporte le terrain pendant toute une saison...

Mais avec les éléments que j'ai pour le moment j'ai l'impression qu'il y a une alternance entre humide et sec. Alors dans ce cas-là qu'entends-tu par "faire de plus amples recherches" ? Des fondations dites "romaines" avec des cailloux ne suffiraient-elles pas ?

Tout dépend de ce que tu entend par "suffire". Si tu veux être sûr que la maison ne bougera pendant plusieurs décennies, non, ça ne suffira pas. Si tu n'a pas besoin de certitudes, et est prêt à réparer les éventuels désordres qui pourraient survenir, alors ça suffira.

A propos d'argiles gonflantes, il existe une carte géologique locale qui répertorie à l'échelon des communes les zones ou se situent des argiles gonflantes soit par le BRGM soit à argiles gonflantes.

Merci pour vos réponses    Si cela ne suffit pas pour etre "tranquille" que pourrais-je faire de plus ?

Je m'étais renseigné sur les cartes départementales d'aléa retrait-gonflement élaborées par le BRGM et il se trouve que je suis en zone aléa moyen mais j'imagine qu'il s'agit d'une moyenne et que ça peut varier en fonction de la nature du terrain, etc.

J'avais effectué au mois de septembre un test de retrait, le test d'alcock (pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de remplir de terre humide un moule en bois graissé de taille 60x4x4 cm, de laisser secher plusieurs jours et de mesurer le retrait), mais il s'agissait de la terre végétale donc pas forcément représentatif et je ne sais pas vraiment comment interpréter le résultat : 7 mm de retrait sur les 60 cm de longueur... Si quelqu'un a une idée...

Je présume qu'il faut faire le test avec le sol sur lequel reposeront les fondations. Sinon voir avec les terrassiers et maçons du coin sinon faire faire une étude par un BE.