Pose sur chant, ossature secondaire & taille des bottes.

Bonjour !

Est-ce-que quelqu'un a des éléments sur les difficultés de la pose des bottes sur chant ? Nous pensions poser les nôtres à plat en utilisant la technique dite "de Pascal Thépaut", mais une récente conférence de JP Oliva (himself) m'amène à reconsidérer cette approche : j'avais gardé en tête (après l'avoir lu sur un forum ?) que l'un dans l'autre les niveaux d'isolation d'une botte à plat et d'une botte sur chant étaient comparables, or il semblerait que ce ne soit pas le cas. Et effectivement si on prend les valeurs données dans son bouquin, ça donne :
Fibres perpendiculaires au sens du flux thermique : lambda = 0,04
Fibres dans le sens du flux thermique : lambda = 0,07

Si on prend l'hypothèse de bottes de 35cm x 45cm x 100cm, ça donne un R de 0.35/0.04 = 8,75 pour les fibres perpendiculaires au flux thermique (et donc des bottes sur le chant ou sur la tête), et un R de 0.45/0.07 = 6,42 pour les fibres dans le sens du flux thermique (et donc des bottes à plat).

Donc dans l'hypothèse de poser les bottes sur le chant, je me renseigne... Est-ce-que c'est plus difficile d'obtenir une bonne planéité du mur ? Comment s'assurer que les bottes posées sur le chant ne vont pas se déformer ? J'ai plusieurs idées, mais je n'ai pas vraiment d'éléments pour faire le tri :
- faire une structure poteaux-poutres et poser les bottes à l'extérieur en les empalant sur des tiges ?
- faire une structure poteaux-poutres et monter une ossature secondaire à l'extérieur, dans laquelle on insère des bottes plus courtes (pour limiter la déformation possible de chaque botte) ?
- faire des montants avec des poutres en I et insérer les bottes dedans

Toutes les informations sont les bienvenues... Merci d'avance !

le livre de Tom RIJVEN est très bien fait et explique très bien des techniques de pose de ballot sur chant.

aussinon, rien de tel qu'une formation, beaucoup plus concrete que toutes les discutions

Pour ma part, j'ai participé à un chantier poteau-poutres. Poteaux de 20 si je me souviens bien. Une armature secondaire constituée de paires de 6x4 espacés de 20cm entre lesquels on insérait les bottes. A chaque rang, 2 liteaux par dessus les bottes vissés aux 6x4. ça tient très bien. Inconvénient, les liteaux créent un petit espace entre les bottes qu'il faut combler pour ne pas faire de ponts thermiques, voire de courants d'air !
Tom Rijven procède un peu de la même manière (je l'ai vu faire une démo au salon bâtir écologique). Il met une planche au lieu de deux 6x4 et ne met pas de poteaux, c'est la paille qui est porteuse. Son astuce pour le problème des liteaux : il creuse un chemin dans la botte avec un marteau pour que les liteaux s'encastrent dedans, donc les bottes se joignent parfaitement.
Il y a aussi pas mal de gens qui ne mettent pas de liteaux, mais je n'ai encore pas vu faire.

Bonjour !

Merci pour votre suggestion d'aller voir du côté du bouquin de Tom Rijven, c'est super intéressant ! J'aborde notre projet de maison en paille sous un angle sans doute un peu "techniciste", diront certains, notamment en potassant à fond les documents scientifiques (rapport de Montholier, thèse sur l'hygrométrie d'un mur en paille...), mais tout ce que j'ai pu lire me pousse vers une technique qui :
- permette de poser les bottes sur chant, pour obtenir une meilleure isolation, ce qui permettra de réduire les risques de condensation,
- limite les interstices entre les bottes, pour éviter les phénomènes de "cheminées de convection" dans les zones moins denses existant entre les bottes, susceptibles de véhiculer la vapeur d'eau jusqu'en haut du mur, où elle pourra se condenser une fois à l'ombre du toit,
- utilise un trempage dans une barbotine de terre afin de constituer un tampon hygroscopique, qui viendra absorber l'eau liquide en cas de saturation en vapeur d'eau, et donc de condensation.

Et... la technique de Tom Rijven semble concilier tous ces points. Ouh là là, ça me plaît, ça me plaît, vous pouvez pas savoir ! :-)

Yann, paillophile enthousiaste ! :-)