Hé ben, il n'a vraiment pas l'esprit pratique pour nous demander une inscription à double confirmation juste pour télécharger un pdf mal scanné de vieux articles
Pourquoi faire simple... bref
Mon avis sur la question : pourquoi mouiller la paille pour la tasser si vous n'utilisez pas de liant ? ça ne sert à rien, et va juste entamer un processus de dégradation de la paille le temps qu'elle sèche. Le pouvoir isolant n'est d'ailleurs pas strictement lié à la densité du matériau, mais plutôt à la manière dont est répartie la matière par rapport aux zones vides. En général, moins on "tasse", mieux ça vaut, même si dans le cas des fibres de paille, non déchiquetées, il faut les compacter car sinon elles n’emprisonnent pas vraiment d'air immobile. Mais un déchiquetage + déversement en vrac sans tassement donne un pouvoir isolant plus grand que de garder les fibres telles quelles et de les tasser.
Du coup je ne vois pas trop ce qu'on gagne à tenter de faire ça plutôt que de simplement prendre n'importe quelle fibre déchiquetée (copeaux, chevenovtte, etc.) et d'en faire un béton très léger avec un peu de chaux. Le banchage est très facile si la longueur max des fibres est inférieure ou égale à la moitié de la largeur du coffrage, ainsi le mélange coule librement dans la banche et il n'est pas nécessaire de le tasser. une simple vibration pas trop puissante pour assurer une bonne répartition dans les angles suffit.
Une fois sec, on peut enduire directement sur ce type de béton fibreux. (d'ailleurs une version commerciale en panneaux préfabriqué existe, très chers en comparaison).
Mais il ne faut pas avoir d'illusions sur le pouvoir isolant d'un tel produit, on est dans la correction thermique et non dans l'isolation.
Je m'interroge par contre sur l'idée du béton cellulaire. En 5cm, ça commence à faire cher sur une grande surface, ça sera sans doute l'élément le plus coûteux d'un tel mur, or ce béton ne sert pratiquement que de support d'enduit. C'est un peu dommage. Il faudra aussi veiller à ce que la fixation de l'ossature soit assez solide pour supporter le poids de tout cela (bc+enduit). Et comme dit précédemment il faudra de toute façon bien tramer l'enduit sinon il fissurera à la jonction de chaque élément. Bref, beaucoup de boulot en fin de compte.
Si l'idée vient uniquement du problème d'une finition enduite sur une isolation ext, je pense que le problème a été mal abordé. La peau d'usure n'a pas à être solidaire de la peau d'isolation, il s'agit de deux rôles différents, tous les problèmes viennent en général uniquement d'une tentative de mélanger les deux rôles. Mais ce n'est pas nécessaire. Dans l'ordre on doit avoir :
- 1- le mur pierre d'origine
- 2- ossature + isolation (si on fait une ossature, autant en profiter pour utiliser un vrai isolant, faire toute une ossature de doublage est un gros travail, et c'est exactement le même qu'on ajoute 2 cm d'isolant ou 15, alors autant en mettre 15 du premier coup. d'ailleurs selon la planéité du mur d'origine, il est possible qu'il soit nécessaire d'en mettre 15cm pour tout rattraper. Chez moi par ex, j'ai eu jusqu'à 18cm de faux aplomb. du coup certaines zones du mur on 20cm d'isolant alors que d'autre n'en ont que 4).
- 3- liteaux + lame d'air comme pour un bardage, sauf qu'au lieu de finir avec des planches de bardage, on utilise un support pour enduire : treillis type nergalto pour la version chère, lattis+enduit fibreux quelconque pour la version pas chère. L'avantage c'est que la couche d'usure (l'enduit) peut être réparée/remplacée sans abimer la couche d'isolation, qui si l'ensemble est bien réalisé, ne subi pas de vieillissement ou d'usure.
OU
- 2bis- isolation faible en béton allégé banché, projeté ou autre, mais en épaisseur plus grande si on veut une résistance thermique identique.
- 4- on enduit notre finition en faible épaisseur sur l'un ou l'autre de ces supports sans problèmes particuliers. Dans le cas d'une l'ossature si elle a été revêtue d'un pare-pluie, par ex laine de bois hydrofugé, alors on peut même ne pas faire grand cas d'éventuelles de fissures de dilatation dans l'enduit final : elles ne seront qu'un défaut esthétique sans conséquences ni thermiques ni structurelles. Dans le cas d'un banchage, il n'y a pas de raison d'avoir de telles fissures si la précaution a été prise de noyer l'éventuelle ossature.
On peut donc faire une véritable isolation avec très peu de produits industriels coûteux. Et obtenir un résultat à la fois performant et durable. Le seul inconvénient, c'est le temps considérable nécessaire pour la réalisation de l'ossature de doublage (et notamment les trous et scellements si la nature du mur ne permet pas de s'y fixer directement).