Jpg a bien résumé.
- Citation :
- Mais j'entends que pour toi c'est un abus de langage de parler de fondation cyclopéenne avec 3 petits cailloux qui se battent en duel...
Le cyclopéen, c'est mycène ou cuzco. Habituellement c'est monté sans mortier.
Ce que les écolos appellent du "béton cyclopéen" devrait normalement s’appeler du "gros béton de chaux". C'est à dire "béton" car on mélange liant + sable + graviers. "chaux" car le liant c'est de la chaux. et "gros" car on ajoute en plus, des cailloux si gros qu'on ne les mélange pas lors du malaxage.
On peut faire de même avec du ciment, ce qui fait un "gros béton". On ne le fait que pour des trucs où la résistance importe peu, car dans ce genre de béton, ce sont les gros cailloux qui sont le maillon faible (en général) et en plus l'hétérogénéité de l'ensemble fait que le comportement à la contrainte est imprévisible.
Passé la sémantique, on a deux possibilités courantes pour des fondations de cette famille, à la chaux :
- celle où on utilise le mortier juste pour boucher les trous entre les pierres, mais on monte fondamentalement un mur en pierre, il pourrait être fait en pierre sèches.
- celles où on fait avant tout un béton, dans lequel on intercale quelques grosses pierres parce que le mortier ça coûte cher et que ça prend un volume considérable.
La seconde est plus facile à faire, car n'importe quel crétin peu vider une brouette dans un trou. La première impose de placer les pierres avec un peu de soin quand même pour ne pas générer un mur avec des faiblesses. Ce n'est pas sorcier, mais c'est plus long et plus exigeant quand même.
Nos ancêtres utilisaient évidemment la première méthode, car ils ne pouvaient se permettre comme nous de gaspiller l'énergie consommée par la fabrication du mortier. Leur soucis était donc d'utiliser le moins possible de ce mortier. Mais nous, on préfère la seconde (même quand on est écolo, d'après ce que j'ai pu observer) car se procurer les pierres nous semble plus difficile que de se procurer le mortier.
Toutefois il y a un détail qui a son importance c'est que selon la pierre utilisée, alors que la première méthode marche dans tous les cas, la seconde ne fonctionnera pas forcément, et pas avec n'importe quelle chaux. Il faut adapter la dureté de la chaux à la dureté de la pierre, puisqu'il est impératif qu'elle la
colle. Dans la première méthode ce n'est pas grave car le mortier ne sert qu'à bloquer les pierres, mais le mur tiendrait sans (mur en pierre sèche). Dans la seconde, si le liant du béton ne colle pas bien, on a un truc qui est à peine plus résistant que ne le serait la même forme en sable+graviers seuls.
Toi, ta pierre est très dure, à première vue un schiste ferreux. Il te faut une chaux très dure aussi. NHL 5. de la NHL 2 ne collerais juste pas sur tes pierres. Tu la décollerai avec ton ongle.
Pour faire un bon béton, il faut adapter la dimension des granulats (sable, gravier) de sorte à générer un profil continu qui garnisse toutes les épaisseurs, et avoir un béton bien homogène sans espaces vides. Mais un mauvais béton suffira à porter une simple maison individuelle
- Citation :
- Bon sans savoir trop ce qu'est un "bon sol" ou un "mauvais sol", j'imagine que le "bon sol" serait l'horizon argileux. Du coup il faudrait m'y mettre à affleur? Il n'est pas nécessaire d'enfouir les fondations dans 10, 20, 30cm d'argile ?
Le bon sol, c'est celui qui va rester stable. Il ne faut pas qu'il monte, ni qu'il descende.
Donc selon la nature du sol, le "bon sol" est à une profondeur variable. Selon le poids à porter aussi : le bon sol pour une maison individuelle ne sera pas assez bon pour un gratte-ciel.
Dans tous les cas, le bon sol est toujours hors-gel.
Pour ton cas, il faut étudier ton argile pour savoir s'il est assez bon ou pas (probablement que oui).
Quand à la terre végétale, on n'en parle jamais, ce n'est même pas du "sol". on l'enlève toujours avant de construire quoi que ce soit. le mauvais sol dans tes schéma, ça serait plutôt par ex un remblai, les limons, etc. un truc instable, mais non vivant, qui se trouverait de toute façon sous la terre végétale.
- Citation :
- Est-ce que tu sais où je peux trouver ce calcul ?
Tu ne trouveras nulle part de calcul pour un gros béton de chaux. Les calculs, c'est pour le ciment et l'acier.
Toi ce qu'il te faut c'est une règle empirique qui te donne une proportion. Par ex en maçonnerie en pierre, cette règle c'est entre 45 et 60 cm d'épaisseur de mur pour un étage, +20cm par niveau à chaque étage supplémentaire. Donc si tu fais deux étages, le second aura des murs de 50 cm, et le 1er, de 70 cm., et ainsi de suite.
Partant de ça, si pour un mur en pierre, 60cm de large fonctionnent, pour un mur en paille beaucoup plus léger ça va le faire aussi. Tu peux donc rester sur la largeur de ton mur paille, environ 50cm.
Pouzzolane : comme le dit jpg, ça date de l'époque où la production de chaux n'était pas normalisée et où il n'était pas possible d'obtenir de la chaux hydraulique. Toi tu peux acheter de la NHL, donc inutile de tenter de retrouver les recettes perdues des romains.
Bambou : je suis un peu effaré par la pauvreté des argumentaires des deux liens que tu as mis ^^"
Je me contenterai de dire que chez nous du bambou y'en avait pas avant, et on a construit sans, donc il n'est manifestement pas nécessaire. Ensuite, dans les endroits d'où le bambou vient, jamais ils ne l'ont utilisé comme armature pour des fondations de gros béton, donc... à moins qu'ils soient tous idiots en asie les gens qui ont inventé le papier...
Temps de séchage : c'est tellement long à mettre en oeuvre tout ça que le mur aura durcît assez pour que tu puisses continuer à le construire sans réfléchir à la question de la prise. L'élément le plus lent ça sera toi. En revanche il faudra éviter un très gros effort poinçonnant pendant au moins un mois : par ex, une palette de panneaux qui pèse une tonne et qui reposerait sur des boulons d'un cm². Ou un défilé de femmes en escarpins à talons :p ou des appuis pour des bras de leviers.
Profondeur : le hors-gel. si ton argile est gonflant, il te faudra poser ton mur sur des pieux parce que même creuser plus profond ne l'empêchera pas de remonter.